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C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
d'argent, où le soleil de la montagne fière
luit. C'est un petit val qui mousse de rayons.
(extrait de Le dormeur du Val. Arthur Rimbaud)
Voilà ce qui m'est venu à l'esprit lorsque j'ai vu l'oasis du Canyon de Colca dans la région d'Arequipa au Pérou (eh oui, nous sommes revenus au Pérou).
Mais commençons par le début. Allez, Théo, suis le senior sur la mule, il nous montre le chemin.
Longe le champ de maïs devant les cultures en terrasse.
Regarde les péruviens qui travaillent à la faux. Ici, pas de tracteur.
Sur le chemin, on fait attention de ne pas se piquer dans l'aride vallée des cactus.
On se sent tout petits sur ce chemin poussiéreux encaissé entre les montagnes.
Allez, encore un petit effort, on est bientôt arrivés à la récompense du jour: la piscine de l'oasis.
Et là, c'est l'extase pour nos deux petits marcheurs!
Une baignade amplement méritée après ce chemin de poussière.
Bon, c'est pas tout ça, mais ce soir, nous dormirons dans ce petit village à flanc de montagne. Malata. Il va falloir songer à remonter!
Allez les mules, poussez vous du chemin, on est presque arrivés à Malata.
Voici la jolie "plaza de armas" de ce petit village charmant.
Ses cultures.
Et ses ruches.
Kylia profite de la vue du haut du clocher de la petite église.
Voici notre maison pour cette nuit.
Notre hôtesse nous présente Cuco qui dort au chaud dans sa cuisine.
Kylia l'adopte immédiatement et s'en fait une compagne de jeu en attendant que la soupe au feu de bois soit prête.
Le lendemain matin, Kylia s'essaye à la harpe du grand-père,
et tenterait bien d'utiliser ce métier à tisser, mais ça lui semble assez complexe.
Les habitants du canyon cultivent des dizaines de sortes de maïs dont une (la bicolore) pour fabriquer leur boisson traditionnelle: la chicha. On n'a pas trop aimé: ça avait un peu un goût de vinaigre.
Notre charmante hôtesse nous montre comment moudre le maïs pour en faire de la farine
ainsi que le sel, initialement en bloc (à gauche sur la photo), ramassé dans des mines de sel.
Dans le pot en terre du fond, il s'agit de graisse et de laine de lama, qui servaient de lampe avant l'installation de l'électricité dans le village il y a 4 ans!
La jeune femme nous explique qu'autrefois, les hommes du village n'avaient pas le droit de danser avec les jeunes filles surprotégées par leurs pères. Alors, ils eurent l'idée de s'habiller en fille et de porter un chapeau à franges couvrant leur visage pour ne pas être reconnus.
Théo et Kylia ont testé cet accessoire du costume traditionnel.
Après cette intéressante immersion dans la culture du canyon, il est temps de rentrer à Cabanaconde, notre village de départ.
Pour cela, il nous faut d'abord marcher deux heures, traverser le pont d'Indiana Jones
puis attendre deux heures la bétaillère, le seul véhicule qui passe dans le coin 3 fois par semaine.
Théo et Kylia patientent à l'ombre d'un cactus
tandis que je tue le temps en observant les locaux qui préparent leurs mules
(trouvez moi)
et que Fabien se rafraichit avec le fruit juteux d'un cactus.
Ah, enfin, la bétaillère est prête à partir.
C'est parti pour deux heures de rodéo poussiéreux sur le chemin sinueux à flanc de montagne!
Vous me connaissez, au bout d'une demi heure, j'ai la nausée, alors je finis le trajet agrippée aux côtés du camion (avec les copines) pour voir un peu la route et avoir un peu d'air.
Dur dur les trajets en bétaillère!!!
Bisous à tous et à très bientôt sur le merveilleux site du Machu Pichu.
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Bon, ben finalement, je vous ai écrit quelques heures trop tôt: on a trouvé un chargeur universel à un prix raisonnable. Entonces, voici Mitad del Mundo!
Commençons par la petite histoire. En 1736, une expédition de savants (10 français, 2 espagnols et 1 équatorien ) arrive en Equateur ( qui n'est encore qu'une province du Pérou) pour mesurer un arc de méridien afin de déterminer si la terre est ronde comme une orange ou si elle a plutôt la forme d'un pamplemousse (aplatie aux pôles et bombée à l'Equateur). Le plus célèbre d'entre eux, le français Charles Marie de La Condamine écrira un livre dont le titre donnera son nom à l'Equateur. Cette mission sera un succès, puisqu'aujourd´hui, les GPS ont permis d'affirmer que ces savants ne s'étaient trompés que de 300 m sur l'emplacement de l'Equateur (la ligne imaginaire, pas le pays).
Un hommage à l'un de nos grands scientifiques.
Si on avait vécu au XVIIIème siècle, nos deux voyageurs se trouveraient là sur ce que l'on pensait être le milieu du monde.
Et Théo aurait eu le pied gauche dans l'hémisphère nord et le droit dans l'hémisphère sud!
Quant à Kylia, elle aurait couru sur l'Equateur!
Et Théo aurait tenu le Monde au creux de ses mains.
Mais nous vivons au XXIème siècle, et les GPS aidant, nous voici tous les quatre sur le véritable équateur, 300 m plus au nord.
Allez, les Daltons, en rang d'oignons au beau milieu du Monde!
Sur l'équateur, on a réussi à faire tenir un oeuf sur un clou.
Il paraît que ce n'est possible qu'à l'équateur. Mais étant donné que j'en doute, je lance un appel à ma scientifique favorite (celle qui n'aime pas l'Art) pour faire l'essai à la Couronne. Tous les autres volontaires sont aussi les bienvenus. J'attends vos conclusions impatiemment: omelette ou pas?
Enfin, sans transition et pour finir la partie sciences, voici un très beau cadran solaire
Quelle heure était-il au moment où la photo a été prise?
A vos méninges et à vos expériences!
CQFD.
BIZ BIZ.
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Après l'épisode du vol dans l'autobus, voici celui de la perte du chargeur du nouvel appareil photo! Résultat: impossible de vous écrire l'article sur Mitad del mundo (le milieu du monde, tout un programme...) pour l'instant. En plus, un peu de sciences après cet "excès" d' Art, ça aurait forcément fait plaisir à Sandra! Mais bon, étant donné qu'ici, un chargeur seul coûte à peu près le prix de l'appareil photo, nous attendrons qu'il nous vienne de France pour continuer.
Bizatous.
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Vasija de barro
Célèbre chanson écrite par les poètes équatoriens Jorge Carrera Andrade, Hugo Alemàn, Jorge Enrique Adoum ( désormais enterré à Quito sous l'arbre de vie auprès du fameux peintre Guyasamin) et le peintre Jaime Valencia. Elle évoque avec nostalgie les civilisations anciennes de l'Equateur.
A savourer.
Hier, nous avons visité " La capilla del hombre", le musée du peintre équatorien Oswaldo Guayasamin. C'est l'un de ses tableaux, représentant un enfant dans le ventre d'une mère en forme de vase en terre, qui a inspiré la chanson " Vasija de barro". Cette peinture fait référence à une coutume ancestrale qui consistait à placer les défunts dans un vase de terre cuite dans la position du foetus avant de les enterrer, afin qu'ils puissent renaître dans l'autre monde. Une double illustation de la vie et de la mort.
Guayasamin a consacré une grande partie de sa vie à peindre la misère, l'exploitation, l'oppression, la dictature et le racisme. C'est toute sa colère et sa lutte qu'il met dans ses tableaux.
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Au marché d'Otavalo (le plus célèbre d'Equateur),
il y a d'abord le coin des vaches
puis des veaux.
Les gros "chanchos" ne sont pas très coopérants
sous l'oeil totalement indifférent des petits
Le coin des "bêleurs" est un peu plus calme
La belle pastorale!
Kylia aime bien les biquettes, mais ce qu'elle préfère, ce sont les poussins
Salut Saturnin!
Bonjour Madame, un p'tit poussin pour la route? Ça roule, ma poule!
Théo, lui, préfère les cuys
et les lamas
Les deux se mangent! Si, si!
Allez hop le cuy, dans le sac
Quant toi la galline, pas question de t'échapper!
Avec les légumes et les cornets, c'est plus facile. Ça bouge moins!
Bon, maintenant qu'on a acheté le petit cochon, c'est pas tout ça, mais il va falloir le transporter! Pas de problème, technique locale.
Ça couine un peu dans les oreilles, mais c'est efficace!
D'ailleurs, ça marche avec tout.
Plus pratique que la poussette!
A la fin du marché, Kylia n'a pas pu résister devant ce bel étal de plumes
Résultat: une nouvelle coiffure. A l'indienne, cette fois!
Bizatous!
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