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Par cecicela le 18 Octobre 2011 à 22:49
Bonjour à tous,
nous voilà à présent en Equateur, depuis hier soir, après un trajet plutôt mouvementé de deux jours de Chahapoyas (Pérou) à Vilcabamba (Equateur). Pour arriver dans ce petit havre de paix, il nous aura fallu endurer 2h30 de "collectivo" (taxi collectif) de Chachapoyas à Bagua Grande, suivies de 2h de minibus jusqu'à Jaen, puis 2h30 d'un autre minibus jusqu'à San Ignacio où nous avons passé la nuit. Là, nous avons été l'attraction de la soirée pour les enfants du village, peu habitués à voir débarquer des touristes. Un des habitants voulait savoir dans quelle partie de la Colombie se trouvait la France...
Le lendemain matin, lever 5h30 pour prendre le combi de 6h qui nous a emmenés à La Balsa, "ville" (hameau?) frontière avec l'Equateur. Là, nous avons dû patienter 4h avant qu' "El Rancho", une sorte de bus hybride avec roues de tracteur, moteur de camion et armature en bois nous emmène à Zumba, d'où nous avons pris un bus pendant 7h jusqu'à Vilcabamba. Ouf! Nous y sommes! Pleins de poussière!
A bord d'El Rancho.
Théo a adoré, il a comparé cela au train de la mine de Disneyland. C'était en effet très ressemblant dans les secousses et les haut-le-coeur, la sécurité des rails en moins et le précipice sur le bord de la route en plus!
Une fois dans le bus pour Vilcabamba, après quelques heures de route, petit arrêt d'une demi-heure imposé par un tractopelle qui faisait des travaux sur la route!
Attention, je travaille, plus personne ne passe!
Mais avant d'arriver en Equateur, nous avons visité des sites archéologiques au Pérou pour connaître un peu mieux les civilisations qui vivaient ici avant d'aller admirer, plus tard, le fameux Machu Pichu des Incas.
D'abord, aux alentours de Trujillo, une très jolie ville coloniale, nous avons fait un petit tour dans la ville de Chan Chan qui était la capitale de la civilisation Chimu qui vécut dans la région entre le Xème et le XVème siècle. C'est toute une ville d'adobe qui a été mise à jour ici.
Détail d'un mur d'enceinte.
ruines d'une maison avec des pélicans (symbole de fertilité) qui reviennent souvent dans les décors.
Le mur aux oiseaux et aux poissons.
Des archéologues en action.
Petit aperçu de la civilisation Chimu.
Devant le site de Chan Chan, on croise de curieux chiens sans poil dont on dit qu'ils ont un pouvoir curatif: ils dégagent une chaleur qui soulagerait les douleurs de l'arthrite...
Avant les Chimu, vivait dans la région, près de Lambayeque, la civilisation Moche dont l'un des souverains, le Seigneur de Sipan, est devenu célèbre après que sa tombe a été découverte par les archéologues. Cette découverte a permis de mieux connaître le peuple Moche. Pas de photos des restes de Monsieur de Sipan, un sanguinaire qui s'abreuvait du sang du coeur de ses adversaires, car les appareils étaient interdits dans le musée.
Par contre, dans un autre musée, nous avons pu photographier une momie Moche. Assez impressionnante.
Non, non, on n'était pas au musée des horreurs!
Les Moche vénéraient le "Dieu de la montagne", représenté ici sur l'un des murs de la Huaca de la Luna, leur temple en forme de pyramide tronquée.
Tous les cent ans, un nouveau temple était construit par-dessus le précédent. Toujours plus grand, toujours plus haut.
Au sommet de ce temple étaient sacrifiés les perdants d'un combat organisé entre guerriers. Ceux qui perdaient leur casque dans la lutte étaient dénudés et enchaînés par le cou pour être amenés sur l'autel du sacrifice. On retrouve ce rituel sur les fresques du site.
Spécialement pour Nathalie, en souvenir de notre expo commune de l'an passé, voici quelques exemples de l'artisanat Moche:
Les Moche étaient aussi de grands orfèvres.
Plus au Nord, près de Chachapoyas, nous sommes allés visiter le site de Kuélap. 4h de montée que Théo et Kylia ont en partie esquivées grâce à deux petits péruviens qui passaient par là avec leurs montures.
Les Chachapoyas ont construit ici plus de 500 habitations circulaires en pierre. On dit qu'il a fallu 3 fois plus de pierres que pour construire la grande pyramide de Khéops!
Dans chaque habitation, on trouvait un socle et une grosse pierre pour moudre le grain. Un moulin manuel quoi!
Allez, encore un petit effort pour les crêpes de ce soir!
L'entrée principale se rétrécit en forme d'entonnoir, de façon à contrôler les entrées pour ne pas être assaillis par les ennemis.
Mais les Incas ont quand même eu raison de ce peuple en tenant un siège devant l'entrée. Affamés et assoiffés, ils ont dû s'enfuir dans les montagnes environnantes, laissant la place aux terribles Incas.
Les habitants actuels du site sont un peu plus poilus que les précédents:
Qui c'est cet explorateur avec son chapeau d'aventurier qui vient sur MON territoire?
Sur les murs, il y a des décorations...
(ici, des yeux de condor)
...et dans les murs, des ossements humains!
Entre deux visites de musées et de sites, nous sommes aussi allés voir la plage de Santa Rosa près de Chiclayo pour observer de plus près les embarcations typiques du coin: les " caballito de totora".
Ces pirogues de roseau sont traditionnellement utilisées pour la pêche comme autrefois.
Pour nous rendre à la plage, nous avons rencontré un petit problème d'essence.
Ho Hisse! Allez Kylia, pousse!
Mais grâce à un petit coup de pouce moral des pêcheurs locaux, nous avons pu arriver à bon port.
Eh oui, Dieu est amour!
8 commentaires -
Par cecicela le 7 Octobre 2011 à 15:48
Nous voilà rentrés de 4 jours de randonnée de Vaqueria à Cashapampa (je sais, moi aussi, j'adore prononcer ce nom! )
Même si l'on rencontre des touristes organisant le trek eux-mêmes, en théorie il n'est autorisé qu'en passant par une agence. Nous nous sommes donc lancés avec un guide, un muletier (arriero) avec ses "burros" et un cuisinier qui nous a mijoté de bons petits plats mieux présentés qu'au restaurant.
Mais non! Ce n'est pas la photo du cuisinier!!!
Les "burros" nous ont bien délestés et nous ont permis de randonner avec seulement un petit sac sur le dos.
Nous nous sommes d'abord rendus au point de départ en minibus par une route de montagne très scénique.
Laguna Llanganuco (3800m) en arrière plan.
Le Huascaran (6768m), la plus haute montagne du Pérou.
Dans les villages que nous traversons, les maisons sont construites en briques d'adobe, un mélange de terre argileuse et de paille.
Les villageois travaillent au champ, labourent à la charrue tirée par des boeufs. Aucune machine agricole.
Les champs sont parfois cultivés sur des pentes très raides, à flanc de montagne.
La randonnée, très jolie, nous promènera au pied de montagnes superbes.
La plus haute que l'on peut voir à droite est l'Artesonraju (6025m) choisie comme logo par la "Paramount Pictures".
Puisque nous sommes dans la cinématographie, le voici mis en scène par Fabien, changé en réalisateur pour l'occasion.
Ah non! ça, c'est Théo!
Ah, voilà! Cette fois, c'est la bonne!
Poursuivons notre marche sur la moraine
jusqu'au lac Arhueycocha ("cocha" signifie "lac" en langue Quechua)
A la surface du lac, flottent d'étranges sculptures de glace que l'on s'amuse à comparer à des bateaux de papier ou à des cygnes.
Mais sur le chemin, nous pourrons également observer le mythique Alpamayo (5947m).
Nous ne verrons pas la face la plus célèbre, mais la vision de celle-ci est déjà un régal pour les yeux. Kylia réussira à la mettre dans sa main.
Non, non, ce n'est pas un truquage.
Au passage du col Punta Union, nous atteignons l'altitude de 4750m sans grande difficulté. Le paysage est magnifique.
Allez Kylia, mets ta tête devant le lac pour la photo!
Comme à chaque fois, un glacier surplombe le lac.
C'est impressionnant la quantité de petits glaciers que l'on peut trouver ici! Alors, bien sûr, Kylia a quand même trouvé un peu de neige.
Ici, étant donné que nous nous trouvons dans les tropiques, il ne neige qu'à partir de 4500m d'altitude.
En redescendant au campement,
nous croisons chevaux et vaches paisiblement en train de brouter.
Ici, les vaches ont de longs poils pour résister au froid des hautes altitudes.
Enfin, vient un temps où elles n'ont plus de poils du tout!
Plus tard, nous croiserons un animal bien moins sympathique aux yeux de la plupart d'entre nous.
Eh oui! Même à 3500m d'altitude!
Heureusement, au campement, tandis que Théo fait un peu de lecture à l'abri sous la tente commune,
Kylia fait la rencontre d'un insecte bien plus mignon
Bonjour Monsieur le phasme, un peu de pop corn?
Eh oui, au milieu de ces décors grandioses, le cuisinier nous a préparé du pop corn pour qu'on puisse assister au spectacle comme au cinéma. Paramount Pictures, bien sûr!
17 commentaires -
Par cecicela le 2 Octobre 2011 à 22:34
Bonjour à tous,
Nous sommes, depuis près de 10 jours, dans la ville de Huaraz à 3090 m d'altitude à l'entrée du parc Huascaran dans la Cordillère Blanche considérée comme l'une des plus belles chaînes de montagne du monde (si ce n'est la plus belle) et on comprend pourquoi!
Le matin, pour bien commencer la journée, tout en douceur, nous prenons notre petit déjeuner sur la terrasse ensoleillée de l'hôtel.
Au menu, évidemment, le fameux "Maté de coca" qui (j'ai remarqué...) en fait rêver plus d'un depuis que j'en ai parlé! Allez, je vous le montre de près.
Cette infusion de feuilles de coca a la propriété de favoriser l'acclimatation à l'altitude.
Une fois bien rassasiés, nous voilà fin prêts pour randonner. Nous avons fait trois jolies randonnées à la journée, chacune pour atteindre un lac.
D'abord, la laguna Llaca, à 4474 m d'altitude, s'étend au pied d'un glacier cerné par quantité de majestueux sommets enneigés.
Evidemment, au soleil, ça aurait été plus joli pour la photo, mais le cirque de montagnes autour de nous était quand même splendide.
Puis, pour notre deuxième randonnée, nous avons choisi la laguna Churrup à 4450 m d'altitude.
Nous nous sommes rendus au point de départ en collectivo (minibus collectif) que nous partagions avec des péruviennes en costume traditionnel. Malheureusement, ces dernières n'aimaient pas les photos.
Arrivés à Pitec, nous avons commencé la rando, en manquant un peu de souffle à cause de l'altitude. Une montée assez raide dans laquelle Fabien et moi avons peiné tandis que nos deux petits lièvres couraient devant et s'octroyaient tranquillement des moments de repos pour nous attendre en nous narguant!
Mais nos efforts ont été bien récompensés par le spectacle du lac Churrup aux eaux cristallines.
Petite pause photo devant le lac.
Mais, pas le temps de traîner, après le pique-nique, il faut redescendre, en commençant par la partie escalade, ou plutôt, "désescalade".
Théo en a la tête dans les nuages.
Papa veille à la bonne marche de la descente.
Mais Kylia trouve quand même le moyen de faire quelques acrobaties.
Enfin, notre dernière rando nous a emmenés à la laguna 69 (seisente nueve), un magnifique lac bleu turquoise, à 4600 m d'altitude, dans lequel se jette une cascade résultant de la fonte du glacier le surplombant. Splendide!
Mais avant de profiter de cette merveille, nous avons pris un taxi collectif jusqu'au point de départ du trek et avons pu admirer la laguna Llanganuco à 3800m d'altitude.
Pas mal, mais atteint sans effort, ça n'a pas la même saveur.
Allez, un petit effort pour atteindre la laguna.
Dans la dernière demi-heure de la montée vers le lac 69, j'ai eu l'étrange sensation d'être dans le corps d'un paresseux avec le rythme cardiaque d'un coureur de 100m! Mais arrivés en haut, voilà ce que nous avons vu.
Enfin, c'était moins tronqué...
Pour que le panorama soit complet, il faudrait que vous rajoutiez au-dessus le mont Chacraraju (petit puzzle mental )
C'est tellement immense que nous n'avons pas réussi à tout mettre sur la même photo!
Quand le soleil disparaît derrière les nuages, il ne fait pas très chaud à 4600 m d'altitude!
Allez, on redescend et on va faire un peu d'escalade de bloc pour se réchauffer.
Figures de style:
Et voilà, on est en haut.
Une petite sieste pour se reposer?
Demain, nous partons faire un trekk de 4 jours: la Quebrada Santa Cruz de Cashapampa à Vaqueria dont le point le plus haut (Punta Union) culmine à 4760m.
Décidemment, parviendra-t-on un jour à monter plus haut que le Mont-Blanc.....?
Allez ciao amigos!
10 commentaires -
Par cecicela le 24 Septembre 2011 à 02:56
De Santa Rosa (près de leticia), nous avons pris un bateau rapide (10h) pour rejoindre Iquitos (Pérou) au beau milieu de l'Amazonie. On ne peut se rendre à Iquitos qu'en bateau ou en avion car aucune route ne la relie à une autre ville. Cela lui donne évidemment un charme tout particulier. D'autant plus qu'on trouve à Iquitos "La casa de hierro" (maison de fer) dessinée par devinez qui? Eh oui, Eiffel lui même. Maison tout de même importée de France pièce par pièce au XIX ème S, du temps de la splendeur de la ville. Par contre, pas de trace de ce fameux opéra que "le fou de la forêt" Fitzcarraldo rêvait de construire ici en faisant franchir des montagnes et braver des rapides mortels à son bateau!
Ici, le plus simple est de se déplacer en mototaxis qui pullulent dans la ville.
ou en bus construit en bois qui de l'intérieur donne l'impression d'être dans un bateau.
Ici, comme souvent en Amérique du Sud, la circulation est démente, les mototaxis se doublent de tous les côtés et forcent le passage pour ne pas perdre de temps aux nombreuses intersections. C'est le plus audacieux qui passe.
Plus au calme à l'hôtel, nous avons commencé par faire classe dans un style assez décontracté, chaleur oblige. (Ce que nous ne pouvons pas faire avec nos élèves lorsqu'il fait 38 degrés dans les classes au mois de juin! )
Puis nous sommes allés visiter la "Mariposaria" Pilpintuwasi pour observer de près les nombreux papillons de la région.
Celui ci-dessus est le seul dont je pourrai vous donner le nom, c'est l'une des 40 espèces de morphos vivant en Amazonie.
Ci-dessous, un autre morpho, entièrement bleu celui-là, que j'ai eu beaucoup de mal à photographier car il ne s'est jamais posé.
Et voici des chenilles de morphos
Les morphos sont des insectes très chanceux: ils sont aussi beaux à l'état de chenille qu'à l'état de papillon avec leurs couleurs éclatantes et à la mode!
La très sympathique et compétente proprétaire des lieux, une autrichienne vivant à Iquitos depuis 30 ans nous a beaucoup appris sur son travail avec les papillons. Mais elle joue aussi un autre rôle important dans la préservation des espèces menacées, puisqu'elle récupère pour les soigner les animaux abandonnés ou arrachés de justesse à une vente sur les marchés locaux.Il faut dire que sur le marché de Belen, se vendent des tortues qui semblent avoir été littéralement arrachées de leur carapace ou agonisant au sol retournées sur leur carapace , avec leurs oeufs à déguster sur place, des singes tranchés dans toute la longueur ou encore des peaux de jaguars. Pas de photos de ces agissements illégaux.
Voici plutôt notre autrichienne avec un de ses pensionnaires, un "huapo rojo".
On peut aussi observer un ocelot et un jaguar tous deux rescapés et qui ont retrouvé leur santé
ici.
ou encore ce caiman au regard de tueur qui s'est invité dans la mare du jardin. Baigneurs s'abstenir!
Cet agréable jardin auquel on accède par un joli petit pont de bois
se trouve dans le village de Padre Cocha paisible et pittoresque.
J'adore!
A Iquitos même, nous avons aussi rencontré le chaleureux Marc, un belge, qui avec sa charmante femme péruvienne Tania tient un restaurant français: l'Amazon Bistro
Marc a été très accueillant et très arrangeant avec nous pour nous permettre de goûter aux merveilles de son chef français Guillaume. Imaginez-vous un camembert gratiné sur toasts, des lasagnes végétariennes débordant de légumes du soleil, une tartiflette camembert/chèvre ou un fondant au chocolat belge après 2 mois de riz! Vous aussi, vous en avez l'eau à la bouche?
3 ans de travaux pour arriver à un petit bijou au beau milieu de l'Amazonie!
C'est pas tous les jours, mais là, on s'est fait un petit extra et ça valait vraiment le coup. Merci
Captain Achab!
Après s'être bien repus, nous sommes allés visiter le centre de secours des lamantins. Une expérience très intéressante car évidemment, on ne rencontre pas des lamantins tous les jours! Ceux du fleuve sont en voie de disparition car chassés sans retenue par les autochtones pour leur chair. Le problème, c'est qu'ils tuent les mères sans se soucier du devenir des petits. Alors les responsables du centre tentent de récupérer ces derniers et les nourrissent au biberon. L'espace d'un instant, Théo et Kylia ont donc pu jouer les nounous de lamantins.
Voilà, dans quelques milliers de biberons, ces deux charmants bambins d'à peu près 1 an auront atteint le poids respectable de 500 kg pour 3 mètres de long. Allez, au boulot les nounous!
Allez, pour se rafraichir, un dernier petit bain sur l'une des plages de sable fin qui bordent le rio
et nous nous envolons pour Lima, l'immense capitale péruvienne avec ses 8 millions d'habitants.
De là, nous changerons de paysage et de climat en nous rendant à Huaraz dans la cordillère blanche. Un peu d'air frais nous fera le plus grand bien.
Hasta luego en el proximo numero (Castillan en apprentissage )
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